Archives mensuelles : février 2013

Il faut dire que ma technique de drague n’est pas très au point. Je suis capable d’inviter une femme à dîner chez moi après l’avoir vu seulement deux fois et surtout sans lui avoir montré de quelque manière mon intérêt préalable. Mais le plus souvent, je reste à moitié extatique sans oser rien faire, à parler de tout et surtout de rien, quand je ne reste pas muet devant elle. Lui prendre la main me semble un effort surhumain. En fait, je crois que j’attends un contrat signé en double exemplaire pour m’y sentir autorisé. Lorsque par extraordinaire, j’annonce mes sentiments, je suis incapable de le faire par le langage du corps. Je me fait l’effet d’un enfant à la regarder en parlant : « Dis, dis, tu veux sortir avec moi ? Allez, s’il te plait… » A la façon d’un caniche qui jappe aux pieds de sa maitresse pour attirer l’attention. Il arrive que certaines me tiennent plus à cœur que la moyenne, alors j’insiste et persiste. Mon imagination me joue des tours et je me vois déjà père de famille. Et toujours je retourne pleurer dans mon lit. Une phrase me vient et reste dans mon esprit « Je ne suis pas suicidaire. » Comme un mantra pour me rassurer. Allons, si j’avais seulement un tant soit peu de courage, je ne serais plus de ce monde depuis longtemps. Ma lâcheté me force à vivre et me tue à petit feu.