Archives mensuelles : octobre 2001

Mon Père, qu’ai-je fait de moi-même ? Seule votre infinie bonté peut me permettre la rédemption… Oui, Vous êtes, Vous êtes Amour et Vous êtes Pardon… Mais pourrez-vous jamais pardonner de tels actes ? Ai-je le droit de me tourner vers la justice divine quand j’échappe à la justice des hommes, et d’en implorer la grâce ? Bénissez moi, Seigneur, car j’ai péché. Et je suis là à gémir comme un malheureux, à Vous demander grâce ou je ne sais quoi… Mais qu’ai-je le droit de demander encore ? « Aide-toi toi-même et le Ciel t’aidera. » Je ne peux rien attendre de Vous, car Vous m’avez déjà tout donné, et je n’ai plus qu’à venir à Vous pour trouver l’apaisement… Mais je veux vivre aussi et pour cela ne peut m’adresser qu’à moi-même.
Mais quoi que j’aie fait, je n’ai pas le droit de souffrir, car il ne Vous plaît pas qu’on souffre ! Mais je ne peux oublier Marie, je voudrais l’aimer par Vous, pour Vous… Tous les moyens sont bons pour m’en faire aimer, et je suis prêt même à me donner à d’autres, si cela pouvait servir… Hélas, tout ne sert à rien quand il s’agit de Vous. Car il s’agit bien de Vous dans ce corps si beau et si humainement imparfait. Et je ne pourrais trouver le repos que par Vous ou par Marie, et j’aime Marie. Me pardonnerez-Vous cela aussi ?
« Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » Je croyais pouvoir pardonner à tous leurs péchés, car c’est la seule voie de salut, mais je ne suis pas sauvé pour autant. Celui qui a commis l’indicible, sauvé sans les autres, parce que lui leur a pardonné, elle aurait été drôle… Il m’est facile de pardonner aux autres car eux n’ont rien fait, mais je ne peux me pardonner à moi-même, je ne peux vivre sans mon péché, je ne peux être heureux sans scrupule… Et pourtant là est mon salut, il passe par ma réjouissance terrestre.
Oh, je m’embrouille, tous ces mots viennent dans ma tête plus vite que je ne peux les dire, et tous ont la même importance. Je pense à la Perfection, à l’Unique, et j’entends ces bruits curieux qui ne semblent avoir aucun sens ! Il n’y a pas de salut par la parole, il n’y en a pas par l’écriture, et la prière seule me reste. Je suis au début de ma vie, de ma nouvelle vie, et je ne peux pas communiquer. Il me semble que Vous m’avez accueilli parmi Vous, que je ne suis qu’Un avec Vous… Mais si je Vous ai compris, si je suis une partie de Vous, que fais-je encore ici ? Je n’ai pas la force de parler, je ne peux aimer…
Je ne sais si ces mots sont grâce ou folie, ni s’ils me mènent à mon salut ou à ma perte, mais je crois en eux. Sans eux, je vais à ma perte par mon corps ; avec, je peux obtenir le salut.