Archives mensuelles : décembre 2012

Petite pause dans un pub londonien. Le pub est encore désert, à vrai dire il n’y traine que des touristes comme moi. Ils passent un quelconque crooner, qui reprend en anglais « La quête » de Brel. Dieu que c’est sirupeux ! Où est passé l’aspect sec du Grand Jacques, son désespoir premier. A grand renfort d’arrangement, à coup d’orchestration symphonique, on est passé à l’ambiance « What A Wonderful World » ! Dans le pub, quelques têtes empaillés de renards grondant ont été affublées de barbes blanches et de bonnets rouges. C’est Noël !

On retarde l’heure de se coucher. Ce n’est pas qu’on n’a pas sommeil, c’est qu’on a peur de s’endormir.

Versailles. Dans les petites écuries du Roy, seuls les fenêtres de la pièce où je travaille sont éclairées. Le vacarme, habituel en ces lieux, s’est tu. Nous semblons être seul au monde. Au moins sommes nous seuls dans le bâtiment, à l’exception d’un vieux gardien, fidèle au poste, qui doit veiller dans une aile éloignée. Nous travaillons dorénavant en silence. Le temps des plaisanteries et des rires, quand nous venions de nous mettre à l’œuvre, est passé depuis belle lurette. Devant nos planches depuis des heures matinales, la fatigue commence à se faire sentir. Notre quiétude n’est troublée que par le bruit de nos outils, ou du papier gratté par l’un d’entre nous qui corrige son erreur.

Je n’aime pas attendre seul dans un bar un soir de fête. J’ai toujours l’impression d’être l’éternel célibataire qui attends sa fiancée. Ce que je suis par ailleurs, mais pas ce soir.